LES TROUBLES DU COMPORTEMENT ALIMENTAIRE

Lorsqu’ils apparaissent, les troubles du comportement alimentaire (TCA) ou troubles des conduites alimentaires sont l’indice d’une profonde détresse qui appelle une prise en charge psychologique. Ils apparaissent très tôt, souvent dès l’adolescence et se caractérisent par un rapport dysfonctionnel à la nourriture. Anorexie, boulimiehyperphagie et mérycisme : Pascal Couderc, psychologue clinicien à Montpellier, Paris et à distance vous aide à comprendre ces troubles de l’alimentation, leurs conséquences et les solutions pour en sortir.

L’anorexie : un trouble du comportement alimentaire de société   

Les dictats de la mode et de l’ultra minceur ont une part de responsabilité importante dans le développement de ce TCA. Ce sont les jeunes filles qu’il touche massivement, notamment à l’adolescence, période riche en bouleversements.

Malgré un état de dénutrition, le sujet anorexique manifeste une grande activité physique et intellectuelle, un refus de la fatigue et un certain état d’excitation.

Certes l’anorexique a des problèmes avec la nourriture, mais elle en a surtout avec son corps. Comme si la devise secrète de ce trouble de l’alimentation était : « moins de corps et plus d’esprit ».

La sérénité qu’affiche l’adolescente anorexique est toujours frappante. Elle mène un véritable combat pour faire diminuer ce corps qui prend trop de place et qu’elle perçoit comme une menace. En ne mangeant pas, l’anorexique organise et contrôle un vide qu’elle situe au niveau corporel afin de se défendre d’un vide au niveau psychique.

Malgré une perte de poids importante (qui peut aller jusqu’à 50 % du poids normal pour l’âge), l’anorexique se trouve toujours trop grosse et son désir éperdu de minceur la pousse à un comportement mettant en danger sa propre existence (restriction alimentaire, jeûne, prise de diurétique, de laxatif, vomissements).

La boulimie : un  TCA presque invisible

Contrairement aux autres troubles du comportement alimentaire, la boulimie entre dans la catégorie des addictions. Il est parfois qualifié de toxicomanie sans drogue.

Les conduites boulimiques consistent en des épisodes de compulsion alimentaire (crises), au cours desquelles la personne mange une très grande quantité de nourriture de manière incontrôlée. Elle est en proie alors à un fort sentiment de mal-être personnel, sous-tendu d’angoisses, de tensions et souvent d’un besoin de réassurance.

La crise de boulimie se caractérise par une perte totale de contrôle sur soi-même et échoue à lutter contre les sentiments qui l’accablent.

Ensuite, la personne boulimique utilise des moyens pour éliminer l’excès de calories ingérées. Elle se fait vomir, utilise des laxatifs ou des diurétiques, fait de l’exercice physique ou s’impose des restrictions alimentaires de type anorexique. Certaines personnes peuvent combiner ces différents moyens.

C’est pourquoi l’entourage de la personne concernée peut tarder à prendre conscience de ce TCA. De plus, contrairement aux hyperphagiques, les boulimiques parviennent à maintenir un poids normal.

La personne souffrant de boulimie a souvent conscience du caractère pathologique de son comportement alimentaire, mais a beaucoup de difficulté à en parler.

Les préoccupations concernant le corps, la minceur, sont omniprésentes et obsédantes. La peur phobique de grossir est liée à une image du corps altérée.

La boulimie débute souvent à l’adolescence, à la puberté. Ce trouble des conduites alimentaires touche essentiellement les femmes, mais les hommes peuvent également être concernés.

L’hyperphagie ou hyperphagie boulimique

Il existe d’autres troubles du comportement alimentaire hormis l’anorexie et la boulimie, comme l’hyperphagie qui est une prise excessive d’aliments.

Celle-ci peut être d’origine familiale ou résulter de mauvaises habitudes alimentaires. En particulier, elle peut être la conséquence de régimes trop restrictifs.

Elle peut prendre la forme d’agapes transitoires et occasionnelles, ou se présenter comme un grignotage permanent.

S’ils sont souvent confondus, l’hyperphagie et la boulimie présentent pourtant des tableaux assez différents.

Contrairement à la boulimie, l’hyperphagie est un désordre alimentaire qui ne se présente pas sous forme de crises aiguës suivies de vomissements. Il ne comporte pas non plus de comportements compensatoires comme la prise de purgatif, le jeûne, ou l’exercice physique excessif.

C’est plutôt une forme de grignotage permanent ou une prise de quantité d’aliments largement supérieure à la moyenne alimentaire, avec un total déséquilibre nutritionnel qui amène bien évidemment une prise de poids plus ou moins importante.

Ce type de comportement alimentaire est souvent causé par une dépression réelle exprimée ou non. Cette frénésie alimentaire sert justement de consolation, de compensation à un état dépressif qui fait que l’on se sent anxieux, seul, fatigué ou que l’on s’ennuie.

La mise en place de régimes restrictifs dans le traitement de ce TCA est inefficace. Il aggrave plutôt les symptômes, compte tenu de contexte dépressif du sujet.

Seules les psychothérapies (psychanalytiques) et éventuellement un traitement antidépresseur ont fait preuve d’une efficacité.

Le mérycisme : troubles du comportement alimentaire de l’enfant

Le mérycisme est un TCA qui se caractérise par des régurgitations et des remastications des aliments.

Le mérycisme touche principalement les enfants de 3 mois à 1 an, plus rarement les adultes. Les garçons sont autant touchés que les filles. Dans des cas plutôt rares, la boulimie peut s’ajouter au mérycisme. La personne touchée ne fera que régurgiter la nourriture ou la vomir tout simplement.

Les enfants souffrant de mérycisme « ruminent » leur nourriture : des aliments en cours de digestion remontent dans la bouche, où ils peuvent être à nouveau avalés, mastiqués, ou crachés. Ce trouble des conduites alimentaires ne doit pas être confondu avec le reflux gastro-œsophagien du nourrisson (qui est lié à une anomalie anatomique de l’œsophage).

Comment évolue le trouble ?

Très fréquemment vers la résolution spontanée. Des complications sont possibles : dénutrition, retard de croissance.

Comment traiter le mérycisme ?

Le traitement consiste en une psychothérapie de l’enfant et de ses proches.

Si vous souffrez de l’un de ces troubles ou si l’alimentation vous pose un problème, n’hésitez pas à contacter un psychologue spécialisé.

Une prise en charge rapide des troubles du comportement alimentaire favorise leur guérison. Le site boulimie.com vous aide à aller plus loin sur la question des troubles de l’alimentation et de leurs causes. Je l’ai initié suite à une longue expérience, pour sortir les victimes de l’enfer de leur dépendance.

La thérapie comportementale, la psychanalyse ou les groupes de paroles sont autant de réponses possibles aujourd’hui. Psychothérapeute à Montpellier et Paris, je reçois mes patients dans mon cabinet ou à distance par le biais de consultations sur Skype ou en visio.